Je me sens indigne d’être aimée




Le commencement :

Tout c’est déroulé par un concours de circonstances, les fameux hasards qui nous placent là où nous devons être…  J’étais entrain de prendre conscience, que j’avais besoin de vivre mes émotions librement pour enfin me sentir mieux, cesser de lutter à les camoufler ou à ne pas les ressentir.
Lorsque je découvre un web satsang gratuit intitulé « Vivre l’émotion plutôt que la fuir » qui commence dans le quart d’heure suivant.
Je m’y inscris aussitôt et me voilà prête à suivre les enseignements d’Armelle Six, en me rendant bien compte que c’est assez incroyable comme synchronicité !
Dés le début,  je ressens que ça remue, cela secoue de l’intérieur en écoutant les témoignages et les réponses.
Puis tout à coup, une prise de conscience apparait accompagnée d’une grosse émotion, « je me sens indigne d’être aimée » !
C’est venu de nulle part, cela n’avait aucun rapport avec ce qui se disait mais c’était là en moi, une évidence qui m’ébranle entièrement.
L’émotion qui entoure cette blessure est si forte que je prends peur. Et mes mécanismes d’évitement se mettent en branle.  Je comprends que la peur cherche à me protéger de cette blessure que je porte, c’est tellement douloureux, je me sens indigne d’être aimée. 
Je le sens, le vis, comment cela pouvait être là sans que je m’en sois jamais rendu compte …
Mon monde s’écroule et je me sens incapable de continuer à sentir cette blessure. Je prends la décision d’aller à sa rencontre plus tard, pour l’instant, j’accepte de ne pas être prête.
Et j’essaye tant bien que mal de me remettre de mes émotions intenses …

La rencontre avec ma blessure :

Le lendemain, je choisis de revisiter cette blessure pour m’en libérer car je comprends que je resterai seule, moi qui aspire tant à l’amour partagé. Cette blessure a des répercussions sur toute ma vie et dans tous ses domaines.
J’avais la sensation que ce n’était pas lié à mon histoire personnelle, à mon enfance mais que nous avons tous cette blessure tapie en nous, toutes les femmes et les hommes.
J’avais mon mental qui essayait de comprendre l’origine de cette blessure mais j’essayais d’être dans le ressenti sans laisser celui-ci prendre les rênes.
Rentrer dans mes ressentis, mes émotions, ma blessure a été un long processus. Accueillir ce qui me traverse sans juger, sans vouloir le déformer ou le façonner…
Après un long moment, à découvrir couche après couche toutes les émotions que j’avais enfoui en moi. Je me suis retrouvée dans mon cœur, face à une porte sombre qui je le sentais, cachait ce que je ne voulais pas voir, comme la chambre des sombres secrets que l’on ne veut surtout pas visiter…
A l’intérieur, j’y ai découvert tous les aspects de moi que je n’aime pas, mes défauts comme de me trouver laide, fainéante, qui ne prends pas soin de soi etc … tous ces aspects que je n’aime pas en moi, que je cache… Je me suis vue prendre un énorme tuyau comme un karcher de lumière puissant et tout nettoyé. J’ai pu voir clair dans cette pièce et lorsque j’y ai vu les murs, j’ai tout détruit avec une masse, pour faire apparaitre un paysage de nature avec de magnifiques cascades.


L’origine :

Puis je suis remontée à l’origine, j’ai vu l’histoire de l’humanité, d’abord avec la religion que nous ne sommes pas assez biens, pas purs, des pêcheurs … Puis lorsque nous sommes enfants, nos parents essayent de nous mettre dans des cases, soit gentil, soit sage, ne cours pas partout, ne crie pas etc … On essaye à notre tour d’être dans ces cases afin d’être aimé, et si on n’y rentre pas avec tout notre bonne volonté alors on est différent, comme inapte, et l’on sent la désapprobation de nos parents, nos tuteurs comme un non-amour.
C’est une construction mentale faite de croyances et d’interprétations qui blesse notre cœur en profondeur et l’on fait tout pour y mettre des murs afin de s’y protéger.
J’ai découvert également, que dans toutes mes relations amoureuses, j’étais celle qui s’enfuyait dès que mon compagnon me disait m’aimer, je faisais la même chose avec mes amis tellement cela me mettait mal à l’aise. Je ressentais même parfois une douleur dans la poitrine et cela me faisait paniquer.
Tout comme, je refuse la reconnaissance dans mon travail, de qui je suis et ce que j’apporte aux autres … J’ai pris conscience pourquoi… Enfin …
J’avais érigé des murs tout autour de ma blessure « je suis indigne d’être aimée », pour cacher mes défauts, pour cacher celle que je pensais être vraiment et qu’on n’aime pas. Lorsque je reçois cet amour, je sens mes murs tremblés, s’effrités, j’ai une peur panique que tout s’écroule et que l’on découvre qui je suis.
Je ressentais inconsciemment au plus profond de moi, que si ces murs s’écroulaient, plus de retour en arrière possible, cette souffrance serait à découvert. Ma croyance d’être indigne de recevoir l’amour était tellement ancrée et forte que j’étais prête à tout pour ne pas la rencontrer …
Quitte à m’isoler des autres, du monde, à fuir l’amour et la reconnaissance … Je choisissais des partenaires qui n’avait pas d’amour pour moi et je fuyais ceux qui m’aimaient. Pour ne pas rencontrer ma blessure.
Cette croyance est illusoire, mais elle est tellement ancrée. 
Notre cœur d’enfant a été blessé et sa survie dépendait de l’amour et du regard de ses parents. En grandissant, nous nous construisons avec cette croyance et nous oublions qu’elle est là. On fuit tout ce qui la réveille et on souffre de ne pas arriver à s’aimer ou à être aimer.
Je pensais avant de faire ce voyage vers elle, que cette blessure était en lien avec la séparation de la source, avec notre incarnation. Comme-ci on m’avait jeté au bord d’une falaise et hop allez va t’incarner.
Oui, c’est une image forte mais c’est vraiment le sentiment que j’avais… Pourtant, j’ai découvert  que cette séparation était avec moi-même. Avec ma propre source, tout ce qui me compose, mon être,  avec mes qualités et mes défauts.
Je me suis séparée de moi-même, en voulant être comme les autres. C’est inconscient, car l’enfant que j’étais ne se sentait pas aimable tel qu’il était. Même si c'est une croyance, elle forme une blessure et je peux passer ma vie à vouloir l'éviter alors que d'y rentrer profondément m'en délivre. Car l'illusion ne peut survivre à la lumière de la conscience. 


Comment se libérer et guérir :

Le processus de libération nous demande de rentrer dans cette blessure, de ressentir cette souffrance, d’accueillir ce mal être, cette peur d’être rien ou même de s'effondrer …
Alors oui, vous pouvez le faire par étape, soyez doux avec vous-mêmes, comme me l’a dit Armelle, si vous êtes dans l’évitement, regardez-le, soyez conscient comment vous évitez cette blessure profonde et c’est ok.
Soyez conscient de cette douleur et en étant doux avec vous-même, en le faisant à votre rythme, vous allez la libérer. La vie vous l’offre, elle vous le propose par vos émotions, vos peines, vos joies … Tout est en nous, il nous suffit d’accueillir nos émotions pour nous libérer.
C’est en repassant par cette douleur qu’elle se libère. Derrière, il y a l’amour et sa complétude. Ce processus nous permet de redevenir complet, de s’unifier.
Le plus surprenant, c’est que l’on se rend compte que l’on noircissait grandement nos défauts. Que nous sommes intransigeants avec nous-mêmes ce qui forment de plus en plus profondément cette blessure.
Et si vous avez besoin d’être accompagné, n’hésitez pas à faire appel à un thérapeute.
Depuis, je ressens comme un axe vertical en moi, même si j’éprouvais encore de la peine lorsque j’ai écris ces mots, je ressentais en même temps une grande gratitude d’avoir enfin eu accès à cette blessure profonde qui était de me croire indigne d’être aimée.
Car,  j’ai pu enfin résoudre des incompréhensions dans mes comportements et mes réactions, j’ai vu clairement les personnes qui sont venues dans ma vie pour me la faire vivre et me la faire découvrir afin que je m’en libère.
Je m’aime chaque jour de plus en plus, il m’arrive parfois de retomber dans mes vieux travers mais je m’en rends compte très vite. Je souris et je me dis à voix haute « tu es digne d’être aimée ». Et comme par magie, je me sens aimée.
La différence, avant de rencontrer ma blessure, c’est lorsque je me le disais cela restait mental, une phrase que l’on se répète en espérant qu’elle va produire un miracle.
Aujourd’hui, lorsque je me le dis, j’en suis convaincue !
Je me suis libérée de mes illusions, de mes croyances négatives pour m’accepter telle que je suis et m’aimer avec mes défauts et mes qualités.